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Un avenir sans pétrole

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Un avenir sans pétrole

Un avenir sans pétrole

un avenir sans petrole

Si l’on résume l’une des conférences phares de M. Jancovici sur les enjeux énergie-climat que vous trouverez en cliquant ici, voici ce que l’on peut noter :

  • Le pétrole conditionne l’existence de la grande majorité des services modernes et se trouve être difficilement substituable car les autres sources d’énergie peuvent être utiles localement et à des échelles plus sobres mais ne permettront pas, en termes d’ordre de grandeur, de maintenir le niveau de vie actuel.
  • Les mathématiques nous affirment solennellement que de toute manière, que l’on veuille ou non, écolo ou pas, les stocks ne permettront pas dans les décennies à venir de maintenir l’approvisionnement pétrolier actuel
  • La raison nous enjoint dans tous les cas à laisser le pétrole sous terre pour atténuer les effets délétères du dérèglement climatique

Que signifient alors concrètement toutes ces conclusions ?

Eh bien cela veut dire, entre autres, que l’enjeu numéro 1 des années à venir sera de mettre en place une résilience massive face à toutes ces habitudes quotidiennes qui sont menacées par leur haute dépendance à l’énergie pétrolière.

Nous en venons ainsi aux deux questions fondamentales qui nous ont poussé à fonder « Le Temps des Savoir-Faire » :

  • Comment fait-on pour continuer d’assurer les besoins fondamentaux avec beaucoup moins de camions, cargos, avions, pétrochimie, tracteurs etc. ?
  • Comment fait-on pour répondre à ces besoins avec des solutions cycliques, autrement dit reproductibles pour les générations futures car respectueuses de notre environnement ?

Notre réponse, à notre échelle, c’est de puiser et de combiner les savoir-faire de tous les temps de notre histoire (XXIème siècle compris) qui répondent à ces deux problématiques, ce qui explique le sens de notre nom : « Le Temps des Savoir-Faire »

Non pas pour revenir à l’âge de pierre, ni même au XIXème siècle, mais pour assurer le maximum de résilience possible aux différents chocs à venir dans la joie et la bonne humeur en alliant connaissances modernes et savoir-faire anciens.

Pourquoi la joie et la bonne humeur ?

Parce que c’est tout le contraire de l’écologie punitive. On ne parle plus ici de privations (moins prendre l’avion, consommer moins de viande rouge etc.) mais d’apprentissage de tout un florilège de connaissances passionnantes permettant de revisiter chaque habitude du quotidien en omettant le paramètre « énergies fossiles ».

On ne parle pas ici de résilience en mode « survie » mais en mode « vie ».

Comment faire du pain ? Comment fabriquer une assiette en céramique ? Comment cultiver des légumes ? Comment produire de l’eau potable ? Comment construire une maison ?

Et c’est précisément là que cela devient passionnant car on se retrouve à la croisée de savoir-faire qui n’ont, de prime abord, rien à voir avec « l’écologie ». Selon nous, c’est bien cette perspective qui peut donner de l’espoir, de l’excitation et de l’envie car ce sont des savoir-faire qui nourrissent le corps et l’esprit. L’esprit car ils font intervenir par exemple la chimie, la géologie, la botanique, la biologie, la physique ou encore les mathématiques. Le corps car ces connaissances s’incarnent à travers une pratique concrète manuelle.

Un petit exemple pour illustrer notre propos ? Prenons celui de la permaculture (méthode de production alimentaire saine pour le vivant) et le cas du compost. Pour comprendre comment produire un compost de qualité qui se dégrade en un temps court, il est intéressant de s’intéresser à la chimie de la vie organique. Comment se fait-il qu’une pelure de courgette se transforme en humus (terre fertile) ? Qui la transforme ? Quels sont les besoins de cette transformation ? Pourquoi dit-on qu’il faut un mélange particulier de carbone-azote ? Ça ce sont les connaissances théoriques, autrement dit l’esprit. Ensuite vient la pratique, à savoir la fabrication du compost (un peu de menuiserie), le fait d’associer physiquement les matières pour obtenir de la terre fertile et ensuite la possibilité d’observer les milliards de petites bêtes qui se régalent de nos déchets organiques en les dégradant.

Plus on est de fous, plus on est résilients

Cette recherche est certes passionnante mais complexe. Elle relève même parfois quasiment de l’archéologie pour retrouver le génie des anciens à l’égard de certains savoir-faire. Car à chaque innovation dans un domaine donné, nous avons souvent mis aux oubliettes le procédé ancestral qui la précédait. Or si l’innovation en question est dépendante d’une technologie ou d’une ressource limitée dans le temps, alors le risque de perdre à la fois la technique moderne et la technique ancestrale est élevé. Par exemple, combien de personnes/industries sauraient produire et façonner demain de l’acier de qualité sans énergie fossile ? Pas grand monde, car nous avons mis de côté les procédés ancestraux avec l’avènement des hauts fourneaux fonctionnant à l’énergie fossile et des forges au gaz.

Par conséquent, plus nous serons nombreux à embrasser cette quête de résilience (qu’elle soit exhaustive ou qu’elle concerne un savoir-faire en particulier), plus nous serons aptes à nous organiser avec rigueur et espoir dans les décennies à venir.

Voilà, c’est notre quête au temps des savoir-faire et nous vous invitons à la partager 🌱

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